Paleodemographie analyses of the two largest funerary areas of Mehrgarh (Baluchistan, Pakistan) are presented with a view relevant to an archaeological perspective. As a matter of fact, if our methods can produce but a faint picture (not to say questionable) which does not accurately reflect the demographic structure, they nevertheless allow to propose and assess new hypotheses about funerary practices and socio-economic status of populations. Skeletal samples concern the Neolithic cemetery (period IB from Mehrgarh, site MR3, around 6 000 B.C.) and the Chalcolithic one (period IIIB, site MR2, around 4 200 B.C.). This new paleodemographic study mostly takes into account probabilities of death of non-adult individuals (age groups from 0 to 19 completed years); it is based on the whole 95 % confidence interval of age estimates and it implements a recently proposed method : the « principle of minimization of anomalies » according to an archaic mortality pattern. Results are consistent with the already demonstrated evolution towards more standardized and more codified mortuary practices. The Chalcolithic period shows a new isolation practice which excludes newborns and infants off the cemetery : the MR2 sample is biased because of a special « recruiting » as opposed to the Neolithic sample which appears compatible with a natural mortality. Other hypotheses are proposed to explain the more unfavourable demographic condition of the Chalcolithic period.

La comparaison paléodémographique des deux grands ensembles funéraires de Mehrgarh (Baluchistan, Pakistan), le cimetière néolithique (période IB de Mehrgarh, site MR3, vers 6 000 B.C.) et le cimetière chalcolithique (période IIIB, site MR2, vers 4 200 B.C.), relève d'une démarche qui privilégie la perspective archéologique. Plutôt que la stricte analyse de la structure démographique (dont nos méthodes ne peuvent retrouver qu 'une image affaiblie, sinon contestable), cela permet de proposer et de discuter de nouvelles hypothèses sur les pratiques funéraires et le statut socio-économique de ces populations. À partir des quotients de mortalité des immatures (classes d'âge 0-19 ans) une nouvelle analyse paléodémographique est proposée qui prend en compte la totalité de l'intervalle de confiance (à 95 %) de l'estimation des âges et qui applique une méthode récemment définie : le «principe de conformité » à un modèle de mortalité archaïque. Les résultats vont de pair avec l'évolution, déjà mise en évidence, vers une plus grande standardisation et une plus forte codification des pratiques mortuaires. A la période chalcolithique, se met en place une pratique de séparation des sépultures des nouveau-nés et des enfants les plus jeunes qui n 'existe pas auparavant : au Néolithique, l'échantillon est compatible avec une mortalité naturelle tandis que l'échantillon chalcolithique est biaisé par un « recrutement » spécialisé. De plus, certaines hypothèses sont proposées pour rendre compte de conditions démographiques qui semblent plus défavorables à la période chalcolithique.