Dans de nombreux pays en développement, la crainte d'une urbanisation incontrôlée et de la croissance démesurée des grandes métropoles a favorisé la production de données et les recherches sur les migrations définitives, et plus particulièrement les migrations d'origine rurale à destination urbaine. Les autres flux ont été moins étudiés et les déplacements temporaires et circulaires ont été longtemps négligés. Ces autres formes de mobilité spatiale, dont l'impact sur les dynamiques urbaines est pourtant tout aussi important que celui de l'exode rural, ont pu être mises en évidence par des enquêtes spécifiques plus fines et plus appropriées permettant de dépasser les limites imposées par les recensements et les enquêtes nationales. Cette focalisation initiale sur l'exode rural et l'enrichissement des études sur la mobilité spatiale par de nouvelles approches se retrouvent dans deux régions du Tiers Monde aux modèles d'urbanisation contrastés, l'Inde et l'Amérique latine, que nous aborderons ici à travers le cas de l'Equateur.