Traffic in mega-urban Ho Chi Minh City (HCMC) demonstrates the transformative powers of vehicles and transport infrastructures. Like eddies of a river, traffic flows are abiotic actors – other-than-human physical phenomena that influence how traffic makes its way. But the liquid sense of flow in Vietnamese imaginings has unique qualities that challenge singular conceptualisations of the Anthropocene. Moving beyond human-centredness, this paper re-imagines traffic of metropolitan HCMC as the (m)ôtô-cene. Drawing on ethnographic fieldwork, I examine transformations of diurnal patterns of banal journey-making where infrastructure routinely fails and ask how abiotic actors shape ways of inhabiting the Anthropocene and living with roads.


Flux et inondations: mobilités, vie sur les routes et acteurs abiotiques de la (m)ôtô-cene

Le pouvoir transformateur des véhicules et des infrastructures de transport sur la vie sociale est démontré par le trafic dans la ville contemporaine de Ho Chi Minh Ville (HCMC), au Vietnam. HCMC est l’une des villes qui se développent le plus rapidement au monde et le Vietnam est devenu l’émetteur de carbone dont la croissance est la plus rapide au monde. Les flux de circulation, comme les remous d’une rivière, sont des acteurs abiotiques -- des phénomènes physiques autres qu’humains qui, s’ils ne sont pas vivants, ne sont pas stériles ni dénués de vie. Ils ont le potentiel d’influencer la façon dont le trafic se déplace et se fraye un chemin. Mais le sens liquide de la circulation dans l’imaginaire vietnamien du monde semble avoir des qualités uniques qui remettent potentiellement en question des conceptualisations singulières de l’Anthropocène qui sont autrement consi-dérées comme universelles. Dépassant le caractère humain des relations avec l’environ-nement, cet article ré-imagine l’auto-Anthropocène dans le contexte particulier de la métropole HCMC: le (m)ôtô-cène. En s’appuyant sur un travail ethnographique de terrain à long terme auprès de migrants sans papiers, de résidents à mobilité ascendante et d’usagers des transports en commun depuis 2012, j’examine les façons d’être mobile et les transformations des schémas diurnes de déplacements banals dans une région en méga-urbanisation rapide où les infrastructures sont régulièrement défaillantes. J’explore de quelle manière et dans quelle mesure les acteurs abiotiques façonnent les façons d’habiter l’Anthropocène et de vivre avec les routes.