Recent scholarship has highlighted the central role of India's ‘new middle class’ in gentrifying and ‘cleaning up’ its cities. According to this literature, this class experienced a political awakening in the 1990s and began mobilizing to reclaim urban space from the poor. Using the example of Delhi's Bhagidari scheme, a governance experiment launched in 2000, I argue that urban middle-class power did not emerge from internal changes within this class itself (as is commonly argued), but was rather produced by the machinations of the local state. In particular, I show how Bhagidari has realigned the channels by which citizens can access the state on the basis of property ownership. In so doing, it has undermined the electoral process dominated by the poor, and privileged property owners' demands for a ‘world-class’ urban future. By examining the ‘new state spaces’ it constructs, I show how Bhagidari has effectively gentrified the channels of political participation, respatializing the state by breaking the informal ties binding the unpropertied poor to the local state and thereby removing the obstacles to large-scale slum demolitions. In making this argument, the article introduces a unique approach to mapping state space that aims to reveal the relationship between state form and political participation.


Des recherches récentes ont souligné la place centrale de la ‘nouvelle classe moyenne' dans la gentrification et ‘l'assainissement' des villes en Inde. D'après ces études, cette classe s'est éveillée sur le plan politique dans les années 1990 et s'est mobilisée peu à peu pour récupérer l'espace urbain occupé par la population défavorisée. En examinant le programme Bhagidari de gouvernance expérimentale lancée à Delhi en 2000, ce travail affirme que le pouvoir de la classe moyenne urbaine n'est pas né de mutations internes à la classe elle-même (comme avancé généralement), mais résulte plutôt des manæuvres de l'État local. Il montre en particulier comment Bhagidari a réorganisé les canaux d'accès des citoyens à l'État en se fondant sur la propriété immobilière. Ce faisant, le programme a non seulement sapé le processus électoral dominé par les pauvres, mais aussi privilégié les demandes des propriétaires immobiliers en faveur d'un avenir urbain ‘d'ordre international'. En examinant les ‘nouveaux espaces de l'État' qui se sont créés, cet article montre comment Bhagidari a bien ‘gentrifié' les canaux de la participation politique, redéfinissant l'espace de l'État en rompant les liens informels entre les pauvres non propriétaires et l'État local, ce qui a éliminé les obstacles à une démolition à grande échelle des quartiers défavorisés. Cette démonstration présente une approche unique de la cartographie spatiale de l'État visant à dévoiler le rapport entre configuration étatique et participation politique.